Dieu vient au monde. Dans ce monde qui est sien et pourtant l’ignore si souvent. Cette décision d’amour dépasse notre intelligence. Il vient naître avec nous. Naître, c’est ne pouvoir être seul, auto-suffisant. Naître, c’est devenir vulnérable et dépendant. C’est dire : « je ne peux vivre sans vous. » « Je ne peux pas me définir sans vous » … C’est dire : « ma vie est entre vos mains ».
Aujourd’hui les mains de Marie et de Joseph « l’emmaillotent et le couchent », demain d’autres mains le lieront… Aujourd’hui Quirinius le gouverneur ignore tout de lui, demain Ponce Pilate le procurateur, mettra la main sur lui… « Ma vie est entre vos mains », mes joies et mes peines, mes soucis et mes espérances. Dieu est venu construire sa vie avec nous. Pour que nous apprenions à construire notre vie et notre identité la plus personnelle avec lui. Pour que son histoire devienne notre histoire et que la sienne fasse partie de la nôtre. Oui il est question aujourd’hui d’une naissance. Avec tout ce que cela représente. Mais il n’est pas seulement question de la naissance du Christ un jour du règne d’Octave Auguste, il est question aussi et peut-être surtout de la nôtre ici et maintenant… Voulons-nous faire partie de l’histoire du Seigneur ? Voulons-nous être ses amis ? Être de ceux qui lui parlent et à qui Il parle, qui partagent son histoire, ses souvenirs et ses épreuves ? Voulons-nous naître à nous-mêmes avec lui ?
Abbé Frédéric Fermanel