Baptême

13 janvier 2025

   Les récentes célébrations nous ont rappelé que Dieu, en Jésus, était venu vivre parmi nous : Toutefois nous ne pouvons cantonner cet événement dans un passé lointain. La foi n’est pas évocation historique, nostalgie du vieux temps mais elle est vivante lorsqu’elle est actualisée. Et ce qui rend vivant le Mystère du Christ, ce qui le rend présent et actif ce qui l’insère dans l’actualité de notre existence, c’est le BAPTÊME.

   En ce dimanche qui évoque le Baptême de Jésus par Jean dans les eaux du Jourdain, nous reprenons conscience de ce que nous sommes devenus à la suite de cet acte que les premiers chrétiens appelaient le SCEAU DE DIEU - une marque spirituelle qui signale que nous sommes libérés de la tyrannie du mal et de la peur et que nous sommes libres. Libres pour aimer Dieu et nos frères. Il faudrait que retentisse encore en ce jour le grand cri que lançait jadis à Rome le grand Pape Saint Léon : « Ô Chrétien, reconnais ta dignité ! ».

   Cette grandeur ne vient pas de notre statut social ni de nos diplômes ni de nos bonnes actions ni de nos habitudes rituelles : elle est un cadeau gratuit, une offre de la grâce.

   Car le baptême n’est pas inscription dans un registre, entrée dans une institution, acceptation d’un carcan dogmatique, pas plus qu’il n’est assurance magique contre les mauvais esprits ou moment de sacralisation d’une naissance. Au baptisé, le Père proclame : « Tu es mon fils bien-aimé : aujourd’hui je t’engendre. » Sur chaque baptisé, descend l’Esprit de Dieu qui, tel une colombe, assure que le péché est détruit et que la Paix de Dieu lui est offerte. Chaque baptisé devient un disciple dont Jésus est le seul Maître, une brebis du troupeau dont Jésus est l’unique Berger ; un sarment dont Jésus est la Vigne ; un membre dont Jésus est le Corps ; un Temple sacré habité par l’Esprit.

   Jean-Paul II écrivait au début du millénaire : « Ce serait un contresens de se contenter d’une vie médiocre. Demander à un catéchumène : Veux-tu recevoir le baptême ? signifie lui demander en même temps : Veux-tu devenir saint ? » (enc. Novo Millenio Ineunte § 30).

   En méditant la scène du baptême de Jésus, demandons à l’Esprit - à Son Esprit - de nous investir également afin d’entreprendre sur-le-champ la mission reçue : construire une communauté fidèle au programme de l’Évangile et témoigner que Dieu vient régner pour le salut de l’humanité.

Abbé Frédéric Fermanel