Marcher à la rencontre du Christ

8 décembre 2024

   Dieu de puissance et de miséricorde, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver la marche de ceux qui se hâte à la rencontre de ton Fils ; mais forme-nous nous à la sagesse d’en haut, qui nous fait entrer en communion avec Lui. (Oraison d’ouverture de la messe du 2e dimanche de l’Avent)

   « Notre marche à la rencontre du Christ. » L’oraison ne nous demande pas de nous mettre en marche, elle suppose que nous sommes déjà en route. Comme le Christ lui aussi est en route vers nous depuis toujours pour nous rencontrer personnellement Cette rencontre prend la forme d’un avènement, à la fois Nativité et Résurrection au coeur de notre existence comme au creux de l’histoire humaine.

   Ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils. Il ne s’agit pas d’écarter nos soucis actuels, ni de les diminuer, ou d’y renoncer. Il y a les soucis, et il y a aussi la marche à la rencontre du Christ. C’est une question d’élan dans la marche. D’équilibre du regard aussi. Le présent pourrait risquer de nous faire perdre de vue la rencontre encore à venir. Il y a de l’humanité et de la douceur dans cette demande : ne laisse pas… elle connaît le poids de nos soucis et leur valeur de responsabilité… elle sait que ce n’est pas toujours facile…

   Forme-nous nous à la sagesse d’en haut... Seul Dieu, probablement, peut susciter en nous l’intelligence du coeur. Car nos repères habituels, surtout en Occident, opposent l’intelligence, qui est plutôt dans la tête, et les sentiments, qui sont plutôt dans le coeur. Mais, pour nous préparer à accueillir Dieu qui vient à nous il faut non seulement l’intelligence et le coeur, mais l’intelligence du coeur. L’intelligence qui quitte son orgueil, et laisse monter la soif de Dieu. Le coeur qui écoute la promesse, discerne les chemins de Dieu, et cherche à comprendre, avec finesse.

   C’est Marie qui vit tout cela. La seule dans toute l’humanité qui était prête totalement, coeur et corps, foi et intelligence, à accueillir Dieu en elle-même. Car cette intelligence du coeur, que Dieu éveille, nous prépare à accueillir le Christ, et même nous fait entrer en communion avec Lui, dit notre prière. « Comment cela peut-il se faire ? » dirait Marie. Il y faut un grand désir de Dieu. « Voici le temps du long désir » dit une hymne de l’Avent. Saint Augustin disait : « Ton désir, c’est ta prière ; si ton désir est continuel, ta prière est continuelle. » Voila ce que pourrait être notre prière pour le temps de l’Avent.

Abbé Frédéric Fermanel