Au commencement de ma vie,il y avait moi, et peu de chose vivait vraiment. Et moi-même, je ne savais pas encore si mon existence était une vie ou une survie. Et un jour, Dieu dit : Faisons pour l’homme un appel à la confiance. Et Dieu créa pour moi la confiance en l’autre. Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie. Ce fut le premier commencement.
Puis Dieu dit : Lançons pour les hommes un appel à l’espérance. Et Dieu créa pour moi la joie du service des autres. Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie. Ce fut le deuxième commencement.
Et puis Dieu dit : Faisons pour les hommes un appel au pardon, de celui que l’on donne, de celui que l’on reçoit. Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie. Ce fut le troisième commencement.
Alors Dieu dit : Créons pour les hommes la possibilité de se transformer de l’intérieur. Dieu fit pour moi le projet de vivre vraiment selon mon inspiration la plus profonde, selon mon cœur et la vérité vraie. Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie. Ce fut le quatrième commencement.
Et puis Dieu dit : Créons pour les hommes l’envie de vivre en nomade, d’aller de points d’eau en lieux de ressourcement. Dieu fit pour moi des témoins, des grands vivants, de ceux-là qui donnent envie de vivre. Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie. Ce fut le cinquième commencement.
Et Dieu dit : Créons pour l’homme le mystère de sa propre vie, qu’il sache qu’il est plus grand que ce qu’il pense être, qu’il est précieux pour moi que j’ai foi en lui. Et Dieu créa la foi comme naissance, comme accouchement de soi- même pour devenir vivant, pour faire vivre les autres. Il vit que cela était bon.
Il y eut la mort, il y eut la vie. Ce fut le sixième commencement.
Alors Dieu dit : Allons dire aux hommes que tout ce que je dis, je le fais. Donnons-leur la preuve que mon projet de vivant se réalise pour eux aujourd’hui. Faisons jaillir de toutes leurs morts une vie nouvelle, une autre possibilité de naissance. Alors Dieu répondit à la confiance de Jésus.
Il y eut sa mort, il y eut sa vie. Et Dieu vit que tout cela était vraiment bon.
Guy cordonnier, prêtre.