« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » Recevoir son père ou sa mère, son fils ou sa fille, dans l’Amour de Dieu, n’est pas spontané et peut nous surprendre. La Parole de Jésus nous demande de grandir dans l’Amour filial. Jésus, qui nous demande cela, prendra sa croix pour nous montrer son Amour et il nous invite à le suivre. Baptisés dans la mort de Jésus, nous menons une vie nouvelle. Nous sommes passés par la mort avec le Christ, et nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. C’est une si grande joie de se sentir vivants pour Dieu en Jésus Christ. C’est ainsi que nous sortons d’un monde où tout passe, pour nous ouvrir à une vie qui ne finira jamais. Nous abandonner ainsi, c’est recevoir chaque jour en notre coeur le centuple de tout, et la Vie éternelle. L’humanité prend le chemin de se sauver par elle-même. Nous sommes de plus en plus témoin qu’elle est en train de perdre son coeur, le meilleur d’elle-même. Jésus nous invite à le rejoindre dans le mystère de sa Résurrection, cette puissance de Vie qui est cachée en lui. La Parole : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit », revient à dire qu’en nous demandant la préférence de notre amour pour lui, Jésus nous appelle à la vérité de notre foi en lui. Comme il nous a aimé « jusqu’au bout », il nous demande simplement de l’aimer, lui, davantage, par-dessus tout et plus que tout car il est tout en tous et tout en tout. Pour chacun de nous, la question revient donc à savoir quel fondement nous voulons donner à notre vie, notre moi périssable, ou Jésus immortel. Pour qui voulons-nous vivre, pour nous-mêmes ou pour Dieu ?
Après nous être initiés à ne préférer rien ni personne à l’amour du Christ Jésus, l’Évangile nous invite à accueillir Jésus dans ses envoyés : « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. » L’Envoyé du Père, vient à nous avec toute sa bonté. Lui, le Seigneur, se fait serviteur nous apprenant qu’il est doux et humble de coeur. D’un amour qui est de toujours à toujours il nous recouvre dans l’infini de sa tendresse. Jésus tient l’hospitalité si chère que rien n’est plus beau que de nous accueillir mutuellement, ne fût-ce qu’autour d’un verre d’eau fraîche avec, au coeur, un véritable amour fraternel.
Abbé Frédéric Fermanel