Cette célébration de la lumière, après Noël, d’abord aveuglante dans nos vies enténébrées par le péché, prend soudain l’aspect d’une purification pour notre foi en l’Incarnation. Elle exprime bien ce double acte de foi auquel nous sommes invités : Foi en Dieu de qui vient tout bien, y compris celui d’accueillir un enfant. Foi encore en cet enfant, qui est lumière, et qui porte déjà en lui, comme tout homme, la dignité d’une vocation personnelle que Dieu lui adresse. Appel à vivre, appel à aimer, appel à répandre la vie. Appel à la vie éternelle. L’enfant Jésus est présenté au Temple, et nous assistons à l’entrée du Fils de Dieu en sa demeure propre.

   Car le mystère de cette présentation au Temple est celui du sacerdoce du christ, le seul qui offre le salut. N’ayons pas peur… La lumière des Nations s’est faite toute petite pour se faire la lumière des plus pauvres, des plus petits. Cette lumière est si ténue qu’il y a ceux qui la voient, et ceux qui ne la voient pas… Il faut regarder Jésus pour voir Dieu.

   Le Chemin de Jésus doit être le nôtre. Comme il s’est offert au Temple, ainsi devons-nous offrir notre vie. Sa vie, il l’a passé dans l’adoration ; ainsi devons-nous atteindre la béatitude qui est la contemplation de la face de Dieu. Il s’est fait le médiateur et le prêtre : ainsi devons-nous vivre notre sacerdoce baptismal. Cette fête de la Présentation, elle est aussi notre fête. Nous voilà conduits, offerts, consacrés, investis à notre tour « lumière des nations. » C’est bien le sens du cierge que nous allumons au début de la célébration. Nous sommes appelés à devenir d’autres christs, en faisant rayonner en nous la grâce de notre baptême. Saurons-nous être des porte-lumières sans rougir ni faiblir ?

   Ce jour est aussi, à un titre tout particulier, la fête des religieux et religieuses. Par l’Offrande de leur vie en sacrifice saint, ils répandent tout spécialement cette lumière dont notre monde malade à tant besoin : gratuité de l’engagement, exercice d’une véritable maternité/paternité épanouissante, témoignage de la joie qui sait voir plus loin que les difficultés du quotidien, parce que profondément enracinée dans une relation unique au Bien-Aimé. Une vie marquée du sceau de Celui qui appelle des ténèbres à la lumière, pour briller et répandre sa chaleur au coeur de nos paroisses. En cette fête de la Présentation de Jésus, sachons les remercier pour leur témoignage et leur discrète présence au sein de nos communautés.

Abbé F. Fermanel