Deux disciples de Jean le Baptiste entendent leur maître désigner Jésus comme étant l’Agneau de Dieu et se mettent à le suivre pour voir où il demeure. « Venez et voyez » leur dit Jésus.
Quelle importance peut-il y avoir pour l’auteur du quatrième évangile de souligner cette anecdote ? Pourquoi est-il nécessaire de savoir où Jésus demeure ?
C’est une idée constante dans l’évangile de saint Jean : Dieu est parmi nous ! Il utilise pour cela plusieurs expressions : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14) ; « les samaritains le prièrent de rester avec eux » (Jn 4,40) ; « je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous » (Jn 14,25) ; et évidemment la grande prière sacerdotale du chapitre 17 de l’évangile de Jean. L’auteur fait dans son écrit une méditation de la venue de Dieu le Fils parmi les hommes et c’est cela qui est important. Le Temple de Jérusalem (qui est détruit à l’époque de la rédaction) n’était qu’une pâle représentation de ce que devait être la présence réelle de Dieu. Les annonces des prophètes se réalisent, la troisième partie de la promesse faite à Abraham est accomplie : Dieu vient sauver son peuple.
Que faut-il que le croyant fasse pour bénéficier de la présence de Dieu dans sa vie ? « Venez et voyez ! » répond Jésus. Le témoignage que donne l’auteur de l’évangile au matin de Pâques est comme la confirmation de cette proposition du Christ ; lorsque le disciple entre dans le tombeau vide derrière Pierre, il écrit simplement : « il vit et il crut » (Jn 20,8). Il est venu voir où Jésus demeurait, il a vu qu’il était ressuscité et il a cru.
C’est ce qui nous est dit aujourd’hui : lorsque nous demandons où Dieu se trouve, le Christ nous répond aussi : Venez et voyez ! Particulièrement au cours de cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Venir auprès de sa Parole par la lecture régulière de l’Écriture, venir auprès du saint Sacrement, venir auprès de nos prochains et nous verrons le Fils de Dieu à l’œuvre dans ce monde, nous verrons les prodiges qu’il réalise dans nos contemporains et en nous. Alors avec saint Jean nous croirons parce que nous le verrons tel qu’il est, Dieu parmi les hommes.
Ab. F. Fermanel