Les textes de ce dimanche nous présentent des approches différentes de la même vertu de fidélité.
Le livre de Josué raconte l’entrée et l’installation en Palestine après les quarante ans passés dans le désert depuis la sortie d’Égypte. Josué rappelle les bienfaits que le Seigneur a dispensés à son peuple puis laisse le choix : le peuple restera-t-il fidèle au Seigneur ? Reviendra-t-il aux dieux qui ont été adorés avant Abraham ? Ou adopterat- il les dieux locaux ? Unanimement le peuple rappelle lui aussi tout ce que le Seigneur a fait pour lui et promet de rester fidèle au Seigneur. Les prophètes rappelleront cet engagement tout au long de l’histoire d’Israël et dénonceront les infidélités dont le peuple se rendra coupable. De même, les chrétiens par leur Baptême et sa reconstitution par le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence disent « prendre la ferme résolution […] de ne plus pécher… » et, comme le peuple, ils auront besoin que cette promesse leur soit souvent rappelée.
Le Psaume 33 chante le Seigneur qui, en dépit d’apparences trompeuses, est présent à celui qui lui reste fidèle : le juste sera récompensé. Les chrétiens voient le Christ dans celui dont ‘‘ pas un seul de ses os ne sera brisé ’’(cf. Jn 19,36) la récompense promise est la Résurrection du Fils qui suit la Passion, prémices de notre propre résurrection.
Saint Paul compare l’amour du Christ pour son Église à l’amour conjugal : une symbiose doit exister dans le couple uni par Dieu par le Sacrement du Mariage ; une symbiose, c’est-à-dire une vie commune dont chacun des participants profite pleinement du couple mais conserve son humanité propre sans confusion pour constituer une entité commune. La prière rituelle d’ouverture de la célébration du Mariage l’indique : « Tu as sanctifié le Mariage par un mystère si beau que tu en as fait le Sacrement de l’alliance du Christ et de l’Église. » La fidélité du Christ à son Église appelle les mariés chrétiens à la même fidélité l’un vis-à-vis de l’autre.
L’évangéliste saint Jean exalte la fidélité des Apôtres par la parole de leur chef Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Certes les paroles de Jésus ont été dures à entendre et à comprendre, beaucoup quitte son enseignement l’estimant irrecevable. Pour nous, aujourd’hui, nous entendons l’enseignement du Christ et (trop) souvent nous n’exprimons pas cette profession de foi des Apôtres ; notre vie n’est pas le reflet de ce que nous croyons, notre fidélité à l’évangile est inconstante avec des hauts et des bas…
L’écoute de ces textes fait résonner en nous les dons que Dieu nous a faits : des frères et des sœurs de son Fils par le Baptême, il nous anime par l’Esprit Saint de la Confirmation, il nous alimente par le Corps du Christ. Pouvons-nous reprendre les paroles du peuple hébreu : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! » et dire sincèrement avec saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? ».