Avec le bref récit, ce dimanche, de la venue de Jésus à Nazareth, Marc nous place au coeur de son évangile. Pour en mesurer toute la profondeur, nous devons nous souvenir de ce qui le précède et de ce qui le suit. Jésus, nous a-t-on dit, depuis qu’il réside à Capharnaüm, a parlé et agi avec force, il a enseigné et guéri avec succès. Mais nous savons aussi que son retour à Nazareth marque le commencement d’une nouvelle étape : parmi ceux qui le suivent, il va en appeler douze et les envoyer en mission.
Le moment est important, à la mesure de la question qui s’y pose : Qui donc est cet homme qui parle et agit avec autorité ? Qui donc est celui-ci au nom de qui nous devrions aller parler et agir ? L’évangile de Marc n’a été écrit que pour nous aider à répondre, à notre tour, à la question posée par Jésus à Pierre : Qui dites-vous que je suis ? Nous connaissons déjà la réponse – elle nous est donnée au terme du récit par le centurion qui confesse, au pied de la croix : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu ! »
Une telle question ne peut pas nous laisser indifférents : ou nous répondons comme le jeune homme riche, c’est un rabbi, un maître de sagesse ; ou nous répondons comme Bartimée, l’aveugle, c’est un
rabbouni, un ami dans l’intimité de qui il convient d’entrer.
Et nous savons que le premier n’entendit pas vraiment l’appel de Jésus à le rejoindre et qu’il partit tout triste, tandis que le second, sans craindre les ténèbres de sa cécité, s’est précipité vers lui et l’a suivi tout joyeux. Le suivre ou ne pas le suivre, y croire ou n’y point croire. Tel est le défi que Jésus nous lance dans nos Nazareth multiples et variés.
Aujourd’hui, comme hier, il est là nous proposant son humanité comme étant le meilleur chemin vers sa divinité. Mais, pour accomplir ce passage, il faut beaucoup de pauvreté et d’humilité. L’été ne peut que nous y aider.
Abbé Frédéric Fermanel