Nous croyons bien souvent hélas que la sainteté rime avec perfection morale. C’est ainsi que nous mettons la lumière sous le boisseau. Dès lors, rares sont les saints et bien plus ceux qui désire le devenir. Saint François de Sales nous enseigne le contraire : la voie la plus joyeuse de la sainteté est celle de l’Amour. Et à bien commencer, il s’agit de s’aimer soi-même : la sainteté est d’abord la réalisation de soi, non pas dans la perfection, mais dans l’amour. Être saint, c’est suivre Jésus pleinement homme, et comme Lui aller au bout de l’amour, mener le combat pour donner le meilleur de soi-même.
Il faut cependant l’avouer, nous sommes parfois un peu perdus ! Nous sommes comme Marie-Madeleine qui « cherche notre Seigneur en le tenant » et qui le « demande à lui-même » : « c’est Notre Seigneur en habit de jardinier que vous rencontrez tous les jours ça et là, à l’occasion des mortifications ordinaires qui se présentent à vous. »
Il est avec nous jusqu’à la fin des temps. Effaçons toutes traces de tristesses, et avançons tranquillement : « contentez-vous de gagner de temps en temps quelque petit avantage sur votre passion ennemie. Il faut supporter les autres, mais premièrement, il faut se supporter soi-même et avoir patience d’être imparfait. » La tranquillité est « fille de l’amour de Dieu. » La sainteté n’est pas un chemin d’angoisse, mais de joie, fondée sur l’Espérance que plus nous avançons dans la main de dieu, plus nous advenons à nous-mêmes. Ne nous perdons pas en conjectures : « le vrai amour n’a pas de méthode » ; il est plutôt une large ouverture de notre coeur : aimer Dieu dans ses volontés sur nous, aimer les autres dans leur volonté pour nous, s’aimer soi-même dans notre volonté à être toujours plus dans la vérité. La sainteté est le signe d’une bonne santé spirituelle, bien accordée à faire le « bon plaisir de Dieu. »
Abbé Frédéric Fermanel