« Comme je vous aimés, aimez-vous les uns les autres » ; Jésus nous dit que toute miséricorde exercée, que tout geste animé par l’amour de lui produira un ciel nouveau et une terre nouvelle. Son commandement était nouveau au temps des premiers disciples ; il l’est chaque jour encore ; nous n’aurons jamais fini de découvrir à quoi il nous engage. Le commandement de l’amour est toujours nouveau parce qu’il traverse les ténèbres et qu’il s’identifie à la force joyeuse du Ressuscité. Le Ressuscité est la nouveauté même. La foi n’est pas la répétition de l’ancien : elle doit conduire chaque jour au renouvellement de la vie. La vie prend des expressions inattendues et magnifiques quand elle répond à l’amour dont elle est aimée.
En quittant ses disciples Jésus leur fait le don d’une parole qui pour eux inaugure un commencement : c’est en vivant de ce don qu’ils vivront avec lui. Si l’amour donné est le nom de Dieu, l’amour reçu et vécu continuera l’œuvre de Dieu.
Le commandement du Christ à aimer n’est pas une banalité ; il est une Révélation. Il est le don même du Père en son Fils, un don qui oriente toute notre Histoire. Cet amour est une exigence absolue et pourtant il nous est impossible de le réaliser absolument ; nous le savons par expérience. Mais justement, ne soyons pas paralysés par nos impuissances à aimer tous ceux que nous estimons non aimables. Dieu ne nous veut pas dans les ténèbres. Lui qui est Amour, c’est lui qui vient aimer en nous ; en nous il est l’auteur de l’amour. Prions-le alors en ces jours, dans l’action de grâces et la confiance, d’achever lui-même en nos vies ce qu’il y a commencé.
Abbé Frédéric Fermanel