C’est bien ce que nous affirmons dans le CREDO, où nous confessons notre foi Trinitaire. Et si en ce Carême 2022, nous retrouvions le vrai sens du sacrement de la réconciliation comme désir d’entrer plus avant dans l’oeuvre rédemptrice de cette Trinité d’Amour. Toute sa vie, mais plus encore sur la Croix, le Christ a senti peser sur lui tous les péchés du monde. En le crucifiant, les hommes rejetaient Dieu. Et c’était ce refus de Dieu qui le faisait souffrir, parce qu’il y voyait à la fois l’offense que cela causait au Père et le mal que les hommes se faisaient en eux-mêmes en se fermant à la Tendresse infinie.
Sur la croix, le Christ confesse devant son Père tous les péchés du monde. Il est animé à leur égard d’une contrition parfaite. Il hait les péchés d’une haine totale. En se confessant, le chrétien participe à cette contrition parfaite du Christ : il est « plongé » en elle. Il reçoit du Sauveur la grâce d’un rejet authentique de ses péchés et des péchés du monde. En recevant l’absolution du prêtre, le pénitent participe à l’absolution que le Père a donnée aux péchés du monde en ressuscitant son Fils. Ce que le Christ a fait de manière visible, chaque disciple est amené à le vivre. Et nous savons tous combien la démarche du sacrement de la réconciliation est « crucifiante » mais aussi libérante pour notre vie de Foi. C’est ainsi que ma conversion intérieure s’exprime par une démarche extérieure lorsque je m’avance librement vers le prêtre, ministre du Christ ressuscité, pour célébrer la réconciliation. Mon coeur est habité par la contrition, le regret profond de mes péchés, la résolution de changer, le désir de la Miséricorde de Dieu.
Par l’intermédiaire d’un prêtre de son Église, le Christ Jésus ressuscité consacre mon coeur dans sa démarche de conversion, dans mon désir de ne pas m’enfermer dans ma culpabilité : il s’empare de ma contrition encore imparfaite pour en faire une contrition parfaite, une volonté efficace de changement et de réconciliation. L’aveu des mes fautes, en me rendant conscient de ma responsabilité, me redonne aussi la liberté de m’adresser à Dieu en termes de communion. L’action divine qui répond à mon attente s’exprime alors efficacement dans l’absolution. « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit je vous pardonne vos péchés » signifie que je me réconcilie avec le Père, que le Christ consacre mon désir de changer et que l’Esprit vient guérir mon coeur blessé. Et c’est bien dans une effusion de l’Esprit que s’accomplit cette transformation. Le geste du prêtre qui étend les mains pour m’accorder le pardon manifeste bien ce geste de Jésus qui redresse dans l’oeuvre de l’Esprit ce qui est tordu. L’effet immédiat de ce pardon est ainsi de me réintégrer dans la communauté du Peuple de Dieu d’où mes péchés m’avaient éloignée. Il me reste encore à satisfaire, littéralement à « remercier » Dieu par un acte concret de communion, appelé aussi « pénitence » que le prêtre m’aura particulièrement recommandée (cf. Catéchisme de l’ Église Catholique, nn° 1459-1460). Il manifeste ma pleine adhésion libre et joyeuse au mystère pascal, en me rendant ma beauté et ma dignité d’enfant de Dieu, marqué du sceau de l’Esprit-Saint.
« Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » (Mt 9,13)