Les habitants de Nazareth sont surpris de la connaissance de Jésus !
Ne l’ont-ils pas vu grandir parmi eux ? N’a-t-il pas reçu la même
éducation ? N’a-t-il pas été enseigné par le même rabbin que les autres
enfants du village ? D’où lui vient cette sagesse ?
Déjà lorsqu’il est présenté au Temple pour sa Bar-mitsva, l’enfant
avait étonné les docteurs de la Loi chargés de vérifier ses
connaissances. Eux qui avaient passé leur vie à étudier la Loi et les
prophètes étaient subjugués par la maîtrise des textes de cet enfant qui
venait d’un petit village de Galilée (« de Nazareth peut-il sortir
quelque chose de bon ? » demande Nathanaël en Jn 1,46)
Cette réaction des personnes qui connaissent Jésus – ou du moins
qui ont l’impression de le connaître – est habituelle dans une
communauté close où les hommes et les femmes se côtoient
continuellement.
S’il est facile de désapprouver les habitants de Nazareth, n’est-il pas
beaucoup plus difficile de regarder notre façon de vivre et de juger ceux
qui nous entourent ? Certainement nous tombons dans les mêmes
défauts et nous avons un verdict définitif sur telle ou telle personne
vivant dans notre communauté locale. Nous ne pouvons envisager qu’il
y ait un changement quelconque entre le moment où nous avons fait
notre jugement et le moment actuel.
Comme les gens de Nazareth ou Nathanaël, nous ne pouvons
envisager que les personnes progressent dans un sens ou dans l’autre !
Nous sommes appelés par notre Baptême à voir l’autre avec le regard
du Christ, non pas tel qu’il voudrait paraître, ni surtout tel que je
voudrais qu’il soit, mais simplement tel qu’il est. Un regard d’amour
et non de jugement…
Abbé Frédéric Fermanel
D’où lui vient cette sagesse ?
7 juillet 2024