Célébrer en esprit et vérité...

31 août 2024

« Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans
souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse,
et de se garder sans tache au milieu du monde
 » dit saint Jacques
(Jc 1,27). A dire vrai, tout au long de l’Évangile, Jésus nous oriente
sans cesse vers un culte « en esprit et en vérité. » L’alliance avec Dieu
se noue dans le coeur et se vit dans la qualité de notre relation aux
autres.
Des pharisiens et des scribes sont scandalisés par la liberté avec
laquelle certains des disciples de Jésus se dispensent des observances
légales. Plus précisément, ils ne se lavent pas les mains avant les repas.
Il ne s’agit pas d’hygiène, mais d’ablutions rituelles, destinées à se
préserver de tout contact avec une personne déclarée impure : un
lépreux, un pécheur public ou, ce qui est plus grave, avec un non-juif,
c’est à dire un païen. Il s’agit donc de rites de purification qui,
insidieusement, sont devenus des rites d’exclusion. « Ce peuple
m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi
 » disait déjà Isaïe
(Is. 29,13). Jésus va plus loin en déclarant que la source véritable de
l’impureté est dans le coeur de l’homme et non dans les gestes qu’il
pose. Si la pureté ne réside pas dans des rites, mais dans la droiture du
coeur, alors un païen fidèle à sa conscience peut être aussi pur, et bien
qu’il ne fasse pas partie du peuple élu il pourrait trouver place dans le
Royaume qu’annonce Jésus ! Et ceci est une pensée insupportable pour
celui qui pense l’élection en termes d’exclusion. Il faut entendre alors
le reproche de Jésus : « Vous annulez la Parole de Dieu par la tradition
que vous transmettez.
 » Lorsque des rites sont ainsi utilisés pour
consolider des exclusions, ils manifestent qu’ils sont pervertis et que
leur sens est diamétralement opposé à la volonté de Dieu qui est toute
miséricorde.
Jésus est venu abattre toutes les barrières, abolir toute opposition
entre juifs et païens, hommes et femmes, et pour faire advenir un
Royaume dont la loi soit la communion dans le respect des différences,
l’échange, l’amour mutuel. Un royaume où tous ne forment qu’un seul
peuple, un peuple de frères et de soeurs sans aucune exclusive, puisque
tous enfants d’un seul et même Père.
Ab. F. Fermanel