Envoyé dans le monde pour y apporter la vie, Jésus ne pouvait pas ne pas rencontrer la mort car dans notre monde la mort règne en souveraine…Avant d’affronter sa propre mort, Jésus expérimente comme nous ce que c’est que de perdre un être que l’on aime. Car Jean nous dit que Jésus aimait Marthe et sa sœur et leur frère Lazare.
Il vient de dire à ses amis : « Lazare, notre ami, est endormi : je vais aller le réveiller. » S’il parle de la mort comme d’un sommeil, c’est que pour lui, la vraie mort c’est la mort spirituelle, celle qui nous éloigne de Dieu et peut faire de tout homme un mort-vivant. La mort physique ne nous soustrait pas à Dieu qui nous ressuscitera comme il l’a fait pour son Fils. D’où le mot de Jésus : Lazare dort.
Quel est le sens de ce qu’on peut appeler, non pas la résurrection, mais la réanimation, le réveil de Lazare ? Ce geste de Jésus nous apprend que, au moment où Jésus va affronter sa mort, malgré ce qui va se passer, Dieu est bien le Dieu de la vie, le Dieu des vivants. En déclarant souverainement à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie », il annonce le triomphe définitif de la vie sur la mort, c’est à dire le passage, à travers la mort à une vie nouvelle, désormais vidée de toute mort.
Cette déclaration solennelle de Jésus provoque chez Marthe une des plus belles professions de foi de l’Évangile : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui est venu dans le monde. »
Aujourd’hui, c’est à chacun de nous que Jésus dit : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Le crois-tu ? » … Jésus dit « vivra », mais à dire vrai, croire en Jésus, c’est déjà vivre de cette vie qui triomphe de la mort. C’est dès maintenant que cette vie nous est donnée, en germe ; elle est en nous une semence de résurrection, invisible mais active – comme le levain dans la pâte – et qui s’appelle l’Espérance.
Abbé F. Fermanel